Distances focaleS

Instants Saisis

La côte Basque au PEN-F + OM System 20mm f1.4

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Suite à ma critique du nouveau 20mm f1.4 d’OM System, feu Olympus, à lire ou relire sur le Forum Lumix ICI ; j’ai au fil des semaines accumulé pas mal d’images prises avec lui, apportant un nouvel éclairage sur cet objectif qui doit s’apprivoiser, et vous comprendrez plus bas le choix de ce mot.

J'ai réuni dans ce dossier les photos prises avec cet objectif, et uniquement cet objectif, afin que les éventuels futurs acquéreurs puissent se faire une idée de ce qui les attends, et pour les déjà possesseurs, comparer les images issues de leur exemplaire.

Les conclusions techniques de mon analyse n’ont pas changé, et peuvent se résumer en les points suivants :

AVANTAGES

- Focale 20mm vraiment passe-partout : moi qui fait partie de ces photographes qui hésitent toujours entre visser un 17 ou un 25mm sur le boitier pour leur sortie (au cadrage équivalent aux traditionnels 35mm et 50mm en 24X36) , au moins là plus de question à se poser, il fait tout !

- Ouverture f1.4 promettant un joli bokeh, (surtout avec le système de « feathering bokeh » d’Olympus, je dois bien dire que ça marche), et une prise de vue de nuit ou en conditions sombres plus aisée.

- Qualité de construction irréprochable

- Autofocus  très rapide

- En manuel, bague de mise au point très agréable à utiliser, douce et précise

- Très belle qualité d’image au centre, et ce dès la plus grande ouverture, pour les sujets proches , de la proxy jusqu’à la photo de rue à quelques mètres en passant par le portrait.

 

INCONVENIENTS

- Un peu volumineux (à mon gout), j’aurais préféré un gabarit tel que le Leica 25 1.4 par exemple.

- Bague de mise au point non débrayable à l’image du système utilisé sur le Zuiko 17mm f1.8 ou le 12-40, permettant d’avoir une bague avec butée et repères gravés à l’ancienne

-  Qualité d’image en retrait sur les bords, astigmatisme et présence d’aberrations chromatiques dans certaines circonstances.

- Prix élevé au regard de ces défauts.

- Moins adapté pour le paysage que son homologue le Panasonic 20mm f1.7 ou le 12-40 réglé à la même focale, le piqué n’est pas à la hauteur de ces deux derniers.

Ce dernier point est à pondérer par l’observation suivante, et c’est là que j’en viens au terme « d’apprivoiser » que j’ai écrit plus haut.

En effet, il est indéniable que sur un agrandissement à 100% d’une image, l’OM est moins bon que ses congénères. Preuve en est sur mes différents tests.

MAIS, à regarder l’image dans son ensemble, à distance ordinaire, c'est-à-dire de la manière « normale » comme on doit regarder une photographie, les photos nous apparaissent correctes et ces défauts très atténués.

Car il faut bien l’avouer, nous, photographes d’aujourd’hui, souffrons TOUS sans exception d’une maladie apparue avec l’avènement du numérique : le zoom à 100%. Voire plus. On y passe tous un jour ou l’autre, moi le premier, dès l’achat d’un nouvel objectif ou d’un boitier, pour voir ce qu’ils ont dans le ventre. On fouille du pixel. On veut tout voir dans le moindre détail.

Sur une photo de paysage on va zoomer sur le gravillon au premier plan. Or cette manière de regarder une photo, qui met irrémédiablement en lumière les moindres défauts, n’a absolument rien de naturel. Personne ne va regarder -ni même peut-être voir- ledit gravillon sur le sol au premier plan de votre paysage. Parce que ce qu’on regarde...C’est le paysage.

Pour rester sur l’exemple du gravillon de notre paysage, il donc est détaillé avec le Panasonic, et mou du genou avec l’OM. Et alors ?

Imaginez : Vous êtes sur le forum, collez-vous le visage à l’écran pour mieux distinguer ? Regarde-t-on ses tirages 10X15 ou 13X18 avec une loupe ? Et pour ceux qui font des agrandissements destinés à décorer leur intérieur, des tirages d’exposition, ou encore du poster, du 40X60 ou plus grand, vient-on coller son nez à la photo afin de distinguer ces brins d’herbes entre deux cailloux en bas à gauche de l’image ? NON. Car en principe, plus une photo est grande, plus on la regarde de loin.

La distance de vision d’une photo s’agrandit proportionnellement à la taille du tirage. Une photo ne  se regarde pas avec une loupe, sauf pour des besoins vraiment particuliers.

A lumière de cette nouvelle analyse, les images de l’OM sont tout à fait acceptables et ses défauts peu dérangeants. Et c’est précisément là que cet objectif doit s’apprivoiser : au-delà d’une mise au point soignée, le photographe doit également revoir ses réflexes et résister à zoomer à 100% sur ses images pour apercevoir un défaut bien présent, qui le tracassera certes, mais qui ne se verra pas ou peu dans la vie normale de l’image.

Tout n’est donc pas à jeter dans ce premier objectif d’OM system, loin de là, mais c’est une optique que vous devez approcher avec une vision et une manière différente de ce que vous avez l’habitude de faire.

Certains penseront que je retourne ma veste ou que j’ai reçu un chèque d’Olympus, il n’en est rien dans les deux cas (dommage pour le chèque !!). Je confirme que oui, l’OM est une déception par rapport à ce à quoi j’ai été habitué. En général on achète un objectif de prix dans l’attente d’un rendu chirurgical. Parce que le numérique nous as habitués à ça. L’OM a des avantages qui valent qu’on s’intéresse quand même à lui plutôt que de le faire dormir dans un tiroir. Un rendu particulier qui ne conviendra sans doute pas à tous les sujets, mais qui peut donner de très belles photos.

Cela étant dit, désolé pour cette longue introduction, je laisse la place aux photos. Certaines images dépassent volontairement la taille habituelle afin de vous faire une meilleure idée.

Les traitements sont variables d'une image à l'autre, selon l'ambiance voulue.

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